Mode responsable, où en sommes-nous ?
Je ne vous apprends rien. L’industrie de la mode est un désastre social et environnemental, elle est même considérée comme l’une des plus néfastes pour la planète. Malheureusement la mode responsable est encore loin d’être la norme.
On a tous déjà lu ou entendu ces chiffres effrayants ; chaque année, la mode produit 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, entre 7 000 et 10 000L d’eau sont nécessaires pour confectionner un seul jean et que choques secondes, l’équivalent d’un camion poubelle de textile est enfoui ou brûlé sans parler des conditions de travail abominables pour toutes les personnes “embauchées” par les marques de vêtements les plus connues
L’urgence est plus que présente, mais si aujourd’hui nous en faisons le constat, comment en sommes-nous arrivés là ?
Aujourd’hui l’industrie textile rime avec ; des collections de plus en plus nombreuses, des prix de plus en plus bas, de la main d’œuvre quasiment gratuite et des matières premières de piètre qualité. C’est sans aucun doute ce doux mélange plus communément appelé “Fast-Fashion” qui a donné lieu à cet affreux bilan. Ce phénomène apparu dans les années 2000 nous incitant à acheter de plus en plus de vêtements et à renouveler notre garde robe plus vite que la lumière. Question mode responsable, on peut repasser…
Du coup, avec tout ça, aujourd’hui on achète des vêtements qui ne durent que 2 ports avant de se déformer ou de se délaver, le tout, confectionnés à partir de plastique et autres produits chimiques grâce aux petites mains d’esclaves modernes.
Mais pourtant on le voit, la tendance change et de plus en plus de personnes font attention à leur consommation en se tournant davantage vers des marques durables et responsables.
Mais finalement qu’est ce qu’une la mode responsable ? À quel niveau place t’on notre curseur ? Vaut-il mieux choisir un vêtement aux matières recyclées qui, même recyclées, déverses des micros-plastiques dans les océans, ou vers un vêtement en matière 100% organique mais à la fabrication douteuse et peu claire…?
Ça n’a pas été évident pour moi de trouver un juste milieu et c’est pourquoi aujourd’hui je vous ai récapitulé mon parcours de réflexion afin de me tourner vers une mode responsable, un parcours qui j’espère, vous aidera et vous convaincra de vous tourner vers une mode raisonnée, en prenant en compte l’impact écologique et éthique de vos prochaines acquisitions.
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La mode responsable passe aussi par les matières et les méthodes de conception
Si le problème vient de la fast fashion, pour arriver à une mode responsable, j’ai essayé d’aller à l’encontre de ce mouvement et de rendre ma consommation de vêtement en mode slow fashion (sans la rendre minimaliste).
Alors pour y arriver j’ai mis à plat le grand problème des vêtements d’aujourd’hui ; leur durabilité, dans le temps. Et comment rendre un vêtement plus durable ? Tout simplement en faisant attention à sa composition et sa méthode de confection !
Alors je vais commencer par le plus simple, les matières. J’ai fait le test en prenant quelques pièces de mon dressing et j’ai analysé leurs compositions, c’était assez scandaleux… Certaines fringues étaient composées UNIQUEMENT de tissus synthétiques et/ou artificielles et aucune fibres naturelles en vue. Je sais pas, quand j’y pense c’est assez dingue non ? Enfin, j’étais loin d’imaginer qu’on pouvait complètement se passer de matières naturelles pour tisser nos vêtements…
Alors ok le constat était là mais quels problèmes ça pose ?
Pour commencer, la plupart des matières sont dérivés du pétrole et les teintures utilisées sont des produits chimiques extrêmement nocifs pour les personnes qui les manipulent mais aussi pour la planète. Pas dingue. Mais cette toxicité va se prolonger durant TOUT leur cycle de vie ; de leur création, à leur transformation, en passant par leur utilisation jusqu’à leur destruction. En lavant les pièces composées de synthétiques et/ou teinté avec des produits douteux, elles vont libérer toutes ses matières polluantes dans nos machines, qui vont se déverser dans nos eaux usées et finir leur chemin tout droit dans nos océans, et on le sait, le plastique dans les océans, il y en a déjà assez.
Chez certaines personnes ce genre de tissu peut même provoquer des réactions allergiques. Ce sont aussi des tissus qui sont peu voir pas du tout respirant et qui maintiennent l’humidité et donc, entre autre, la transpiration.
Donc pour résumer, les matières synthétiques et artificielles ne sont ni bonnes pour notre planète, ni pour notre confort, ni même pour notre santé !
Alors la solution se trouve déjà sur l’étiquette de votre vêtement, on zappe les pièces composés d’acrylique, d’élasthanne, de nylon, de polyester ou encore de viscose et on préfère les tissus naturels ; le coton, la laine, le lin ou encore la soie etc.
Pour ce qui est de la méthode de confection, c’est un peu plus compliqué…. Ça va énormément dépendre de la transparence des marques et donc plus difficile à juger sur un premier coup d’œil.
Cependant la loi leur oblige à mettre le pays de fabrication, on sera donc plus vigilant sur les “made in” Vietnam, Bangladesh, Indonésie et globalement tous les pays d’Asie malheureusement…
Une recherche sur internet peut cependant vous aider à écrémer les marques qui exploitent leurs ouvriers ou celles qui sont peu scrupuleuses sur les méthodes de fabrication.
Retenez cependant que plus une marque est transparente sur la traçabilité de ses vêtements, plus cette marque a de chance de se montrer droite envers les employés qu’elle embauche indirectement. Lorsqu’on est fière de quelque chose, on a tendance à le montrer non ? 😉
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Différencier mode et style pour choisir des pièces plus durable dans le temps
C’est d’abord mon copain qui s’est intéressé à rendre sa garde robe plus raisonnée, moi, à l’époque j’avais encore d’énooormes a priori sur la question.
Je pense qu’on a tous nos raisons de se lancer, pour lui ça a d’abord été l’envie de se tourner vers des vêtements de meilleure qualité. Il a toujours apprécié les beaux vêtements, aux belles matières mais aussi à l’artisanat et méthodes de confection.
Alors quand il s’est lancé pour de bon, ça lui a déjà fallu quelques semaines pour se renseigner sur les matières à privilégier mais aussi sur les méthodes de confection qui pourraient lui garantir une meilleure qualité de vêtement.
Mais voilà, une fois qu’il avait le bagage nécessaire pour passer à l’acte, il y est allé par étapes car les pièces qu’il convoitait n’étaient plus aussi abordables.
Alors le tout premier conseil que je peux vous donner pour faire votre transition en douceur, c’est de vous éloigner de la mode de manière générale, celle qui nous impose, à chaque saison, de nous procurer de nouvelles pièces qui ne seront plus tendance le mois prochain.
Et pour ça, trouvez votre propre style ! Celui qui vous reflète à 100% et surtout qui est en adéquation avec votre personnalité et vos envies. Parce qu’à contrario de la mode, votre style, lui, changera moins vite dans le temps voir même pas du tout, et c’est aussi grâce à ça que vous pourrez garder vos pièces plus longtemps mais aussi investir dans de belles pièces sans le regretter !
Alors oui c’est facile à dire… Moi même je suis encore loin d’avoir trouvé le style qui me correspond totalement, je suis encore attirée par tout et son contraire ! Alors en attendant de l’avoir trouvé et, accessoirement, avoir de plus gros moyens à consacrer, je commence par investir dans des basiques ; un jeans qui tient la route, un pull en grosses mailles qui ne se déforme pas et petit à petit mon dressing se transforme !
Mais voilà, on n’a pas tous le même budget à consacrer au shopping responsable, j’en suis bien consciente. Il existe pourtant différentes solutions pour réduire l’impact environnemental et social de son dressing, et ça, pour tous les budgets !
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Différents mode de consommation pour différents usages
Avoir une consommation responsable est assez compliqué ; nous ne plaçons pas tous le curseur au même endroit et avons chacun des attentes différentes ; certaines personnes ne verront aucun mal à acheter des pièces issues de la fast fashion mais de seconde main alors que pour d’autres, ça n’aurait aucun sens. Du coup j’ai essayé de trouver un équilibre entre toutes les solutions qui nous étaient proposées !
Pantalon : Nudie Jeans, Pull : Armedangels, Manteau : Pablo, Sac : Le Tanneur
Se tourner vers les marques respectueuses envers sa main d’oeuvre et l’environnement
Le premier choix qui s’offre à nous est de se diriger vers des marques engagées, pour l’environnement et/ou socialement. Ce genre de marque, il en existe plusieurs et leur nombre ne fait qu’augmenter au fil des années. Vous pouvez en retrouver une partie chez Wedressfair qui, comme son nom l’indique, revendique une mode responsable.
En se tournant auprès de ce genre de marque, on aura aucun doute sur l’empreinte de nos achats, le seul inconvénient, c’est que ça reste tout de même des produits plus onéreux que ceux équivalent dans des enseignes de fast fashion et qui peuvent représenter une somme assez conséquente dans un premier temps.
Quand choisir ce mode de consommation ?
Généralement, pour ma part je me tourne vers ces marques pour des pièces intemporelles et/ou des basiques, que je ne risque pas de regretter et qui donc feront partie de mon dressing le plus longtemps possible.
Je suis consciente des coûts que cela peut avoir et donc j’optimise ce genre d’achat.
- Récemment il me fallait un pull d’hiver, j’en ai choisi un, aux couleurs assez classiques et surtout composée uniquement de laine qui me fera plusieurs saisons.
Ce genre de pièces basiques que j’aurais autrefois choisis dans des enseignes de fast fashion, aujourd’hui je les renouvelle moins souvent. À terme, cet achat finira par être rentabilisé.
Se tourner vers des marques classiques (Zara, H&M et cis) mais en faisant attention aux matières
Plus une marque est transparente sur ses méthodes de conception et de ses compositions, mieux c’est.
Les ZARA, H&M, Abercrombie et compagnie produisent vraiment des torchons mais certaines marques comme H&M avec “H&M conscious” utilisent maintenant des matières organiques ou encore UNIQLO, ou COS qui restent plus abordables.
Il faut juste prendre le réflexe de chercher l’étiquette et de vérifier la composition.
Par contre, j’ai du mal à faire confiance à ce genre de marque sur le plan social. Récemment avec le scandale des Ouïgours, ça reflète assez bien leur éthique… Honnêtement si votre première attente est le facteur social, je doute que vous trouverez bonheur chez eux…
Quand choisir ce mode de consommation ?
Pour ma part je me tourne vers ces marques pour mes sous-vêtements ou encore pour des pièces de mode actuelle et donc plus cycliques. J’y vais aussi pour des pièces comme un jogging, des pyjamas ou encore des vêtements de sport.
- Récemment j’ai acheté une marinière chez Uniqlo qui a fait un partenariat avec Ines de la Fressange et qui est composé uniquement de laine.
Rien qu’au niveau du confort, je vois une énorme différence. La laine est une matière vraiment respirante et même si je mets plusieurs épaisseurs de vêtements et que je finis par courir après mon bus, je n’ai pas du tout la sensation de transpiration, ce qui est évidemment le cas avec mes pulls et autres pièces de fast fashion.
Robe : Uniqlo, Chaussures : Minneli
Converses : Vinted, Pantalon : Vinted, Surchemise : friperie, Montre : Brocante
Se tourner vers des vêtements d’occasion
C’est une mode de consommation vertueux puisque vous n’êtes pas la cause d’une nouvelle confection. Il existe différents moyens de se procurer des vêtements et accessoires de seconde main. On a évidemment Vinted et tous les autres sites similaires mais on peut très bien se rendre en friperie ou même trouver son bonheur pendant des brocantes ou des vide greniers.
Ça convient à tous les budgets et on peut y faire de très bonnes affaires !
Quand choisir ce mode de consommation ?
Pour ma part mes moments de craquage s’opèrent (presque) pratiquement sur Vinted, brocantes ou autres échoppes de seconde mains, ça me permet de trouver des pièces complètement en adéquation avec la mode actuelle, et qui ne le sera peut être plus le mois d’après.
- Il y a quelque temps, il me fallait une pièce pour un déguisement, je me suis rendue en friperie pour trouver mon bonheur puisque c’est une pièce que je ne mettrai sans doute plus jamais…
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Que faut-il en retenir ?
Lorsqu’on commence à vouloir réduire son empreinte carbone jusque dans son dressing, on a tous nos propres attentes et surtout nos propres convictions pour y arriver.
Revoir sa manière de s’habiller et éviter de se faire avoir par les rouages marketing des grandes marques de mode est loin d’être évident mais, pourtant, c’est le début du changement.
Beaucoup de marques surfent sur cette tendance éco-friendly et n’hésitent pas à faire du greenwashing pour nous emmener dans leurs filets, une petite recherche Google sur cette marque en question ou sur la composition de leurs produits, leurs méthodes de confection prend peu de temps et évitera de se faire avoir !
La mode responsable est un sujet qui m’intéresse beaucoup et je pense sincèrement que nous pourront faire de grandes avancées sur le plan social et environnemental en changeant notre façon de nous habiller. Il y a encore plein de thème que je n’ai pas aborder sur la mode responsable comme la position de la Haute Couture à ce sujet.
On changera les choses lorsqu’on sera capable de ne plus être passif face à tous ces scandales.
On passe par des tas d’étapes lorsqu’on souhaite s’éloigner des normes de consommation, mais si vous êtes tombés sur cet article, c’est que, sans doute vous cherchez à vous en éloigner, et on le sait, c’est loin d’être simple. Alors déjà, bravo pour le chemin que vous avez déjà parcouru 🙂
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